La vie l’habite encore. Or, vous devez en faire abstraction. Désormais, vous devez plutôt apprendre à accepter le choix de son absence, de son silence. Trop souvent, il vous arrive de l’imaginer là, quelque part, en train d’être, de vaquer, de butiner, de cultiver d’autres jardins, sans vous. Votre ventre brûle de questionnements. Pourquoi cette condamnation à mijoter cruellement dans la tristesse et la colère? L’univers n’est-il pas censé offrir des réponses à nos souffrances? Qu’avez-vous donc fait pour mériter un si mauvais sort?
Votre muse s’est dissipée, muette, invisible dans les herbes hautes de votre incompréhension. Sortie de votre vie sauvagement, sans plus d’explications qu’un lourd silence réprobateur. D’abord hébété, puis doucement de plus en plus assombri, vous tergiversez aux bords des falaises de l’apitoiement. Pourtant, malgré les vertiges, une part de vous cherche viscéralement une part de logique à laquelle s’agripper. Votre cerveau et votre cœur quémandent des preuves irréfutables pour justifier cette douloureuse confrontation.
Sous les conseils de votre famille, de vos amis, de votre thérapeute, vous décidez donc de vous investiguez. À froid, vous ouvrez impunément votre blessure en ciselant vos vieilles cicatrices dans l’espoir ultime d’y trouver quelques indices de votre innocence. En fouillant furieusement dans votre charcuterie d’émotions, vous devenez l’archéologue de vos propres vestiges. Vous souhaitez maintenant trouver bien plus que des réponses. Vous êtes en quête de dénicher, coûte que coûte, les quelques parcelles encore viables de votre identité.
Or, tandis que votre corps, votre âme et vos pensées gisent béants sur la table de vos analyses, vous tentez encore de rétablir le contact entre les fils conducteurs de votre trame dramatique. Vous passez votre histoire au peigne fin, à rebrousse-poil, en décortiquant minutieusement chaque échange, chaque ambiguïté. Vous constatez alors avec ou sans réel étonnement que, dans cette relation, vous avez toujours trop ou jamais assez. Si à certains moments vous avez manqué d’orgueil, d’autres fois, vous n’avez pas fait preuve de la dose suffisante d’humilité. Trop de fois vous vous êtes soumis alors que, peut-être, sans doute, vous auriez dû briller par votre indépendance. Bref, dans un sens comme dans l’autre, vous nagez en cercle autour de la case départ. Lorsque vous êtes enfin fatigué, vous frappez un mur et vous laissez lentement couler dans le ciment.
Étonnamment, la prison de l’immobilisme vous donnera l’occasion de vous contempler, de vous déposer pour vous astreindre à accueillir l’infime partie en vous qui hurle son droit à la résilience. Le temps passera et apposera un large bandage d’amnésie sur votre blessure. Même les plus tenaces, les irréductibles avaleront à ce stade, l’amère pilule du lâcher-prise. Certes elle passera un peu de travers, mais, elle agira efficacement, et ce, avec ou contre votre volonté.
Sans trop de surprise, c’est encore le temps qui vous aidera à digérer les résidus putrides de votre situation. Galvanisé d’espoir, le temps prendra l’allure d’une vitamine miraculeuse qui, en parcourant vos veines, s’attardera dans votre mémoire, dans votre cœur et dans vos tripes, encore un peu tordues, avouons-le, par le ressentiment.
Lentement, sûrement, vous remontrez la pente. Certains soirs, vous aurez l’impression loufoque de la grimper de reculons. Mais certes, vous avancerez. Un jour, votre estomac manifestera à nouveau l’envie d’y accueillir des papillons d’anticipation. Vous y arriverez. Vous aurez réussi. Puis, il y aura sur le mur cette petite ligne imaginaire. Vous savez, celle que vous fixiez parfois pendant des heures les yeux dans le vide? Oui, oui, celle-là! Au fil des batailles, ce minuscule point dans le néant est devenu votre allié, le témoin privilégié de votre victoire face au passage de la faucheuse émotionnelle dans votre vie. À jamais, il incarnera le souvenir de votre force dans la tourmente. Mais, le plus étonnant, il vous rappellera comment, un jour, vous avez appris à grandir.
Votre muse s’est dissipée, muette, invisible dans les herbes hautes de votre incompréhension. Sortie de votre vie sauvagement, sans plus d’explications qu’un lourd silence réprobateur. D’abord hébété, puis doucement de plus en plus assombri, vous tergiversez aux bords des falaises de l’apitoiement. Pourtant, malgré les vertiges, une part de vous cherche viscéralement une part de logique à laquelle s’agripper. Votre cerveau et votre cœur quémandent des preuves irréfutables pour justifier cette douloureuse confrontation.
Sous les conseils de votre famille, de vos amis, de votre thérapeute, vous décidez donc de vous investiguez. À froid, vous ouvrez impunément votre blessure en ciselant vos vieilles cicatrices dans l’espoir ultime d’y trouver quelques indices de votre innocence. En fouillant furieusement dans votre charcuterie d’émotions, vous devenez l’archéologue de vos propres vestiges. Vous souhaitez maintenant trouver bien plus que des réponses. Vous êtes en quête de dénicher, coûte que coûte, les quelques parcelles encore viables de votre identité.
Or, tandis que votre corps, votre âme et vos pensées gisent béants sur la table de vos analyses, vous tentez encore de rétablir le contact entre les fils conducteurs de votre trame dramatique. Vous passez votre histoire au peigne fin, à rebrousse-poil, en décortiquant minutieusement chaque échange, chaque ambiguïté. Vous constatez alors avec ou sans réel étonnement que, dans cette relation, vous avez toujours trop ou jamais assez. Si à certains moments vous avez manqué d’orgueil, d’autres fois, vous n’avez pas fait preuve de la dose suffisante d’humilité. Trop de fois vous vous êtes soumis alors que, peut-être, sans doute, vous auriez dû briller par votre indépendance. Bref, dans un sens comme dans l’autre, vous nagez en cercle autour de la case départ. Lorsque vous êtes enfin fatigué, vous frappez un mur et vous laissez lentement couler dans le ciment.
Étonnamment, la prison de l’immobilisme vous donnera l’occasion de vous contempler, de vous déposer pour vous astreindre à accueillir l’infime partie en vous qui hurle son droit à la résilience. Le temps passera et apposera un large bandage d’amnésie sur votre blessure. Même les plus tenaces, les irréductibles avaleront à ce stade, l’amère pilule du lâcher-prise. Certes elle passera un peu de travers, mais, elle agira efficacement, et ce, avec ou contre votre volonté.
Sans trop de surprise, c’est encore le temps qui vous aidera à digérer les résidus putrides de votre situation. Galvanisé d’espoir, le temps prendra l’allure d’une vitamine miraculeuse qui, en parcourant vos veines, s’attardera dans votre mémoire, dans votre cœur et dans vos tripes, encore un peu tordues, avouons-le, par le ressentiment.
Lentement, sûrement, vous remontrez la pente. Certains soirs, vous aurez l’impression loufoque de la grimper de reculons. Mais certes, vous avancerez. Un jour, votre estomac manifestera à nouveau l’envie d’y accueillir des papillons d’anticipation. Vous y arriverez. Vous aurez réussi. Puis, il y aura sur le mur cette petite ligne imaginaire. Vous savez, celle que vous fixiez parfois pendant des heures les yeux dans le vide? Oui, oui, celle-là! Au fil des batailles, ce minuscule point dans le néant est devenu votre allié, le témoin privilégié de votre victoire face au passage de la faucheuse émotionnelle dans votre vie. À jamais, il incarnera le souvenir de votre force dans la tourmente. Mais, le plus étonnant, il vous rappellera comment, un jour, vous avez appris à grandir.