Comment pourrais-je désapprendre ta saveur? Comment pourrais-je engourdir mes papilles d’amnésie alors qu’à chaque instant j’ai si envie de te mordre, de te goûter, de te dévorer des yeux? Or, faire l’expérience de partager, ne serait-ce qu’une minute avec toi, ne se désapprend pas. Il me faudrait ainsi, pour véritablement t’oublier, apprendre à ne plus vivre, apprendre à être ta nature morte.
Mais, si l’exercice paraît s’inscrire dans un cycle tout à fait naturel, il n’en est rien puisque, pour mourir, il faut avoir vécu. Je ne pourrais donc pas mourir sans ressentir la douleur, l’absence de t’avoir déjà connu. Amère, durcie, je te confirmerais alors que tu étais une drogue dure dont j’aurais tant aimé être l’héroïne.
Pourtant, se défaire des fleurs de pomme de ta présence serait un exercice pieux pour lequel tu ne te lasserais pas d’être un blasphémateur. Aux abords de ma chair meurtrie, tu te parerais d’ubiquité tandis que je tenterais vainement de me déshydrater de toi. Jour après jour, ma peau se pèlerait jusqu’à me faire abdiquer, jusqu’à me faire succomber sous le soleil brûlant de ma mélancolie.
Après bien des saisons, après bien des floraisons, peut-être aurais-je enfin réussir à désapprendre ta saveur. Je pourrais alors affirmer que, trois fois plutôt qu’une, je serai devenue ta nature morte, morte d’amour pour toi
Mais, si l’exercice paraît s’inscrire dans un cycle tout à fait naturel, il n’en est rien puisque, pour mourir, il faut avoir vécu. Je ne pourrais donc pas mourir sans ressentir la douleur, l’absence de t’avoir déjà connu. Amère, durcie, je te confirmerais alors que tu étais une drogue dure dont j’aurais tant aimé être l’héroïne.
Pourtant, se défaire des fleurs de pomme de ta présence serait un exercice pieux pour lequel tu ne te lasserais pas d’être un blasphémateur. Aux abords de ma chair meurtrie, tu te parerais d’ubiquité tandis que je tenterais vainement de me déshydrater de toi. Jour après jour, ma peau se pèlerait jusqu’à me faire abdiquer, jusqu’à me faire succomber sous le soleil brûlant de ma mélancolie.
Après bien des saisons, après bien des floraisons, peut-être aurais-je enfin réussir à désapprendre ta saveur. Je pourrais alors affirmer que, trois fois plutôt qu’une, je serai devenue ta nature morte, morte d’amour pour toi